Marché du Foirail / 2018

Réhabilitation du marché du Foirail en espace culturel, Pau (64)

Maîtrise d’Ouvrage : Ville de Pau / Maîtrise d’Œuvre : Alexandre Lacaze associé à RANDJA / Mission : Dialogue compétitif / Surface projet : 4 696 m² / Montant des travaux : 7 850 000 € HT

L’histoire du Foirail est faite de mutations successives. Elle s’inscrit dans un processus de transformation incrémental, au fil des affectations décidées par les pouvoirs publics ou des mécanismes d’appropriation populaire plus spontanés. L’installation prochaine de trois opérateurs d’envergure ne doit pas se limiter à un geste architectural conforme à la représentation convenue d’un grand équipement culturel, sous peine de ne pas
rencontrer l’adhésion du public. L’impulsion de changement doit au contraire prendre sa source dans les nouveaux usages à implanter (cinématographiques, musicaux, spectacles vivants), et moins relever d’une greffe que d’une adaptation naturelle du bâtiment et de son quartier.

Pour autant, il ne s’agit pas de gommer le changement qui s’annonce. Ce nouveau chapitre doit être vécu comme un événement positif, joyeux et fédérateur tout en s’inscrivant dans l’épaisseur historique du site, sa « personnalité stratifiée », et les mémoires plurielles qu’il convoque.
Notre équipe aborde donc cette question du programme dans un continuum, respectueux non seulement du patrimoine paysan du Foirail, mais encore de son héritage plus récent de marché bio et de brocante. Nous souhaitons en faire un lieu qui reste ouvert aux initiatives des Palois, animé par des rencontres, des festivals, des manifestations récurrentes ou ponctuelles d’initiative populaire, en faisant confiance à la créativité et à l’imagination de tous. Un lieu fidèle à la notion d’espace de liberté, d’accueil, d’appropriation, d’intense sociabilité véhiculée par le terme foirail.

Cette ambition exige de ménager une place à l’impensé à côté des intangibles du programme, en dessinant des espaces de respiration possible. En arrière-plan de la programmation officielle du Méliès, d’Espaces Pluriels et de l’OPPB, il s’agit de permettre à d’autres usages de s’épanouir dans le temps et d’encourager l’expression d’événements non-scénarisés, spontanés, propres à la vie du quartier.